[RP] Les Souks

(Avec Henry)

Le souk comme tous ceux des pays de l'Afrique du nord regorgeait d'objets autant utiles qu'hétéroclites.
Là un vendeur de tapis côtoie un amateur de couscoussiers et des breloques dorées ou argentées pour femmes. Juste en face un marchand vante les mérite de sa soie et tissus divers;
Je ne sais où donner de la tête. Le bruit de voix mêlées de cris et d'interpellation est inhabituel pour mes oreilles d'européenne habituée au calme de sa province.

Bien que j'y sois déjà venue, cette scène m'étonne toujours. Le souk me parait être le fouillis le plus total et pourtant chacun semble y trouver sa place comme par magie.

Il me semble bien exclu de trouver ici un hôtel " étranger" ou un bar pour touristes aussi l'idée de boire un thé refait elle surface.

-" Je m’assiérais bien volontiers quelques minutes dis je en toute sincérité, et j'adore le thé à la menthe... avez vous remarqué combien les femmes sont belles ? cette peau mate, ces regards brillants souligné par des traits si noirs !... même les personnes âgées semblent sortir des contes des mille et une nuits....et les hommes ne sont pas en reste ajoutais je amusée, il y en a de superbes !
J'aimerais avoir un don pour la photographie comme ce Robert Doisneau qui travaille pour "Vogue", entre autre, afin de faire ressortir toute l'étrange beauté de ce peuple."

je ne sais où donner de la tête mais je me cramponne au bras de mon compagnon. Jamais au grand jamais je n'aurais osé m'aventurer seule ici !

J'avise une petite terrasse de ce qui semble être un restaurant typique. -" là peut être ? " dis je en pointant le doigt -" qu'en pensez vous ?"

Toujours aussi galant, Henry me présenta une chaise ce qui fit grimacer quelques hommes attablés non loin de nous. Ils se demandaient certainement pourquoi cet homme " s'abaissait" à servir une femme ? ignorant totalement que chez nous, les coutumes prônent le respect de la femme et de la mère.

Je me retins de sourire, trop fière de mon chevalier servant.

Lorsque le garçon s'approcha, deux thés à la menthe furent commandés avec difficulté; aucun ne comprenant la langue de l'autre, je finis par montrer les thés fumant à une table voisine.
Le jeune homme fit signe qu'il avait compris et revint quelques instant plus tard déposer le breuvage devant nous.

Nous n'avions pas terminé nos tasses qu'un gamin m'apostropha. il tenait un papier en main :"

-"Madame tu es sur le grand bateau ... Memphis ?"
Je lui répondit par l'affirmative et il me tendit la missive que je montrai immédiatement à Henry

On nous réclamait à bord. Le temps de passer prendre nos affaires à l’hôtel et tous les passagers étaient conviés à se rendre à bord car le Memphis levait l'ancre.

Je mentirais en disant que cette nouvelle ne me réjouissait pas, que du contraire !
Bien que merveilleusement heureuse de ma journée avec henry, il me tardait de quitter cet endroit et de me retrouver dans un peu de luxe, de propreté et entourée de gens que je comprenais.
Et puis...je savais que je ne quittais Henry que pour mieux le retrouver à bord.

Nous avons laissé de l'argent sur la table et sommes partis bras dessus, bras dessous, ...heureux.