[RP] Heure du dîner

Terence sourit à l'évocation des nuits colorées. Il était vrai qu'avec Leila, il ne pouvait se plaindre sur aucun point. Elle était attentionnée, jeune, jolie, ambitieuse, talentueuse, et s'avérait être ce qui ne gâchait rien une amante formidable.
Quant à savoir ce à quoi ressemblait Miss Moore, il devait avouer qu'il n'en savait rien quoi que. Il était tombé sur un dépliant de la compagnie ou il avait vu en en tête une photographie du fondateur de la compagnie, Alan Artus Moore, et à ses côtés sur la dite photographie, figurait une jeune femme qu'il tenait par les épaules. Alors à moins que l'homme ne soit très proche de sa secrétaire, ce qui dans le milieu des affaires était monnaie courante, ou qu'il soit marié à une femme d'une trentaine d'années de moins que lui, il ne pouvait être écarté qu'il fut possible qu'il s'agisse de la Miss en question. Et si tel était le cas, l'on se trouvait à des années lumière de la rombière que décrivait non sans humour ce cher Zacharie.

La jeune femme qui a investi ma vie travaille actuellement pour Miss Moore mon cher Zac. Rassurez vous, je vais me renseigner sur la dite directrice de cette croisière et vous tiendrais informé. Si il s'avère qu'elle correspond à ce que l'on appelle une jolie femme, alors je vous le dirais afin que vous puissiez l'inviter. Mais remarquez, nous pourrions gagner du temps et demander à notre ami serveur ici présent, il doit la connaitre, cela me paraît évident.

L'avocat sourit à Zac. Il était tard, et pourtant il n'avait aucune envie de retourner à sa cabine. Il se sentait bien aux côtés d'un homme chaleureux, visiblement intelligent et raffiné. Il l'écoutait lui raconter le pourquoi du choix de cette carrière, et la réussite qui en avait découlé. Le bourbon continuait de couler dans sa gorge, y déposant ce goût de tourbe inimitable, un cigare fut rallumé. Encore un peu, et il demanderait les clés au serveur et lui assurerait qu'il éteindrait les lumières en partant.

Non Zacharie, je ne suis pas tombé dans les manuels juridique étant petit. La vérité est moins sympathique. Mon père était ouvrier dans le bâtiment. Son salaire suffisait à peine à nous élever, bien que nous vivions dans les quartiers insipides de Tucson. Un jour, il est tombé d'un toit et s'est tué. J'étais encore jeune alors et ma mère, plutôt que d'améliorer notre quotidien avec la prime d'assurance vie, a tout misé sur mes études et cela couplé au fait que j'ai tenu des petits jobs dès mes 16 ans m'a permis de suivre un cursus de droit. 
le début de la carrière d'un avocat n'est pas tout rose. Il ne faut pas s'imaginer que ce fut la réussite et la fortune acquise à ma sortie de l'université. Mais j'ai eu la chance de croiser celle qui fut la femme de Sinatra, et grâce à elle j'ai pu représenter quelques personnes d'influence à qui j'ai fait gagner des procès. L'histoire était lancée, et de fil en aiguille, j'ai accueilli dans ma clientèle les vedettes les plus en vues, mais aussi des politiciens dont l'actuel gouverneur de californie, des pontes de l'industrie. J'ai investi dans nombres d'affaires, et aujourd'hui, je dois avouer que j'ai suffisamment d'argent pour faire vivre plusieurs générations de Walcott. Mais voyez zac, ce sont mes premières vacances en plus de vingt ans. Plus de vingt ans à travailler entre Douze et quinze heures par jour, sans un jour de repos. Aussi, je considère que cet argent, je l'ai amplement mérité. 

Evidemment, aucune nécessité de parler de troubles fréquentations qui lui amenaient une part non négligeable de ses revenus, immédiatement planquée dans des comptes d'un petit pays montagneux en Europe. Cela aurait fait tâche.
Tirant une bouffée de ce cigare acheté directement en banlieue de La Havane, il jeta un regard à son vis à vis.

Cela me fait penser qu'à propos d'investissement, je n'ai jamais porté attention au domaine de la gastronomie. Si vous aviez besoin de fonds, je serais bien sûr ravi d'en discuter avec vous mon cher, sans compter que je vous ferais bien sûr économiser les dépenses juridiques qui sont, vous le savez parfaitement, souvent astronomiques. Ces avocats, toujours à vous tondre au moindre courrier tapé.

Terence rit de bon coeur, et but une gorgée.

Zac, mon cher, cette rencontre de ce soir est selon moi un signe du destin. Nous étions programmés pour nous rencontrer. De votre côté, hormis bien évidemment vos affaires, avez vous pensé à diversifier vos investissements ? Il faut savoir être prudent et ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, vous connaissez l'adage. 

Après tout, amitié et affaires n'avaient jamais été incompatibles. Et dans ce domaine, Terence n'avait jamais été à cours d'idées. Il aurait juré que Zac non plus.